Pour inciter le déplacement des yachts des clubs voisins, des prix de plus en plus importants sont distribués : un total de 139 000 francs pour l`année 1880 en France. Les ministères, les conseils généraux, les municipalités, les sociétés d’encouragement nouvellement fondées, UYF et YCF, le Président de la République contribuent à doter généreusement ces régates. Médailles en or, en argent, en bronze, matériel de navigation mais surtout prix en espèces récompensent les participants et les incitent à suivre les régates de la saison le long des côtes.
Le règlement du Yacht Club de France prévoit que les départs puissent être donnés de quatre façons différentes, les règles de chaque course en fixent le choix :
- bateaux à l’ancre, voiles hissées ou amenées suivant les instructions de course - les ancres n’étant pas obligatoirement relevées lors du départ.
- départ volant, les bateaux croisent devant la ligne de départ qu’ils franchissent dès le signal donné.
- départ au chronomètre. Les bateaux dans ce cas passent la ligne de départ à leur choix dans les 15 minutes qui suivent le coup de canon.
- départs successifs. Les départs sont décalés par le jury suivant l’allégeance des bateaux de façon à ce que les handicaps soient rendus dès le départ. Ce choix permet des arrivées regroupées avec pour avantage que les spectateurs profanes y retrouvent leur logique : le premier arrivé est le gagnant.
En 1879, 33 bateaux sont sur la ligne de départ à Lorient. La Société Nautique de Lorient se présente comme l’une des plus importantes de Bretagne cette année-là.
Constatant que le nombre de constructions nationales se réduit, le Yacht Club de France en 1882 réagit en créant un prix de 2 000 francs pour les yachts de plus de 20 tonneaux qu’il attribue au club de Lorient pour ses régates du 14 août.
Sous l’impulsion du Comité des Régates de Bretagne la saison de régates s’organise dans une logique de circuit de façon à ce que les cruisers puissent participer à un maximum d’entre elles.
Les régates sont aussi devenues un moyen pour les yachtsmen français de confronter les certitudes architecturales des deux pays installés alors comme les maîtres incontestés du yachting : la Grande Bretagne et les Etats-Unis, « couloirs lestés » contre « plats à barbe » pour reprendre les surnoms de leurs bateaux à l`époque et ainsi établir les bases d’une architecture française.
Les régates que la société des régates de l’Ile Tudy nouvellement créée organise en 1884 sont les premières de la côte sud du Finistère. Ce rassemblement est un grand succès puisqu’y participent des yachts venus du Havre, de Nantes, de Douarnenez, de Lorient ainsi qu’une douzaine de canots de pêche. La volonté des créateurs de la société de voir réunis marins-pêcheurs et plaisanciers se concrétise par la hiérarchie des montants des prix distribués : 100 francs au premier dans chaque série des canots de pêche, 40 francs pour celles des yachts. Le canot de la Douane remporte cette année-là les courses à la godille.
Elle applique également l’idée d’un classement réservé aux amateurs, c'est-à-dire des bateaux menés par un patron et un équipage amateurs. De nombreux yachts étaient déjà à l’époque menés par des marins professionnels. Au programme de ces journées est souvent prévue une « régate à un seul homme », plus précisément son propriétaire, ceci en rupture avec la tradition qui voulait que seuls les marins professionnels se partagent les manœuvres du bord.
Au fil des années les régates deviennent tradition, prennent de l’ampleur et s’étalent sur plusieurs jours : celles de Saint Nazaire, par exemple, deviennent Semaine Internationale.